Piet Mondriaan
1872 – 1944
Piet Mondrian est considéré comme le pionnier de l’art abstrait. Avant de réaliser ses célèbres peintures abstraites, il est passé par de nombreux styles artistiques.
Tout jeune, il apprend à dessiner grâce à son père, qui était entre autres professeur de dessin. Il était évident qu’il deviendrait lui aussi professeur de dessin. Mais Mondrian a d’autres idées en tête. Son objectif est d’entrer à la Rijksacademie d’Amsterdam, ce qu’il fait en 1892. Il peint alors des paysages, des natures mortes et des portraits dans les styles en vogue de l’époque: l’impressionnisme, le fauvisme et l’expressionnisme.
En 1912, il part pour Paris où il se familiarise avec les œuvres cubistes de Picasso et Braque. Dans le cubisme, la réalité visible est fragmentée. C’est comme si on regardait les choses à travers une vitre brisée. Mondrian adopte alors ce style, mais en le combinant avec ses propres vues théoriques.
La maladie de son père et le début de la Première Guerre mondiale le ramènent aux Pays-Bas. À partir de 1917, il ne produit plus que des peintures abstraites. Il se qualifiait lui-même de réaliste abstrait parce qu’il s’inspirait de la réalité. La même année, il réalise une série de tableaux représentant des champs de couleurs « dansants », ordonnés de manière rythmique. Ce n’est donc pas un hasard si ses œuvres apparaissent également de manière dansante et rythmique dans le spectacle final de Remastered. Mondrian excluait toute comparaison avec la réalité observable en utilisant uniquement les « couleurs primaires », le rouge, le bleu et le jaune, complétées par des « non-couleurs » telles que le gris, le blanc et le noir. À partir de ce moment, il a également disposé les surfaces et les lignes de peinture uniquement à l’horizontale et à la verticale. Ces œuvres semblent très simples à réaliser, mais Mondrian recherchait la composition ultime des lignes, des couleurs et des plans. Jusqu’à sa mort, il a essayé de réaliser le tableau idéal. Il a écrit lui-même à ce propos:
« Je construis des lignes et des combinaisons de couleurs sur des surfaces planes afin d’exprimer, avec la plus grande conscience, une beauté générale. […] je veux rester aussi près que possible de la vérité et tout extraire jusqu’à ce que j’arrive au fondement […] des choses. […] Je crois qu’il est possible grâce à des lignes horizontales et verticales, construites en pleine conscience, mais sans calcul […] complétées au besoin par d’autres lignes droites ou courbes, de produire une œuvre d’art aussi puissante que vraie. »
En 1938, en raison de la menace de la Seconde Guerre mondiale, Mondrian part d’abord à Londres, puis en 1940 à New York. Il y est accueilli par Harry Holtzman, qui non seulement l’aide à trouver un atelier, mais lui achète aussi des meubles et un tourne-disque, lui faisant ainsi découvrir le boogie woogie et le blues. Mondrian est également immédiatement intégré dans l’avant-garde new-yorkaise.
Piet Mondrian, Victory Boogie Woogie, 1942-44 (inachevé), peinture à l’huile, ruban adhésif, papier, fusain et crayon sur toile, 127,5 x 127,5 cm. Collection Musée d’art, La Haye